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Quels sont les troubles du rythme et de la conduction cardiaque ?

On appelle trouble du rythme et de la conduction cardiaque une variation anormale du rythme des battements du cœur perturbant son bon fonctionnement. Ils résultent d’une anomalie électrique du cœur et sont de gravité variable.

Le cœur est un muscle qui se contracte et se relâche et le rythme de ses contractions (ou rythme cardiaque) est fixé par un système électrique.

Normalement, au repos, le cœur de l’adulte bat selon un rythme régulier (70 battements par minute, en moyenne).

La fréquence des battements cardiaques peut être légèrement plus lente ou plus rapide, selon chaque individu, en fonction de l’âge, de l’entraînement physique à l’effort, ou de l’heure de la journée. Toutefois, le rythme du cœur reste régulier.
Une forte émotion accélère la fréquence cardiaque. De la même manière, pour répondre à un effort, le cœur s’adapte et son rythme augmente, mais de manière régulière et sans qu’aucune gêne ne soit ressentie. Cette régularité peut être constatée en prenant le pouls.

Lorsque les battements ne sont plus réguliers ou lorsque leur fréquence s’accélère ou ralentit anormalement, on parle de troubles du rythme ou arythmie cardiaque. Ils résultent d’une anomalie de l’activité électrique du cœur.

Le cœur est un muscle qui se contracte spontanément. Son rythme ne se commande pas volontairement. La régulation cardiaque est sous la dépendance de deux systèmes nerveux coordonnés entre eux, l’un interne au cœur et l’autre externe.

Le système nerveux externe au cœur

Le système nerveux externe ajuste la fréquence et la force de contraction du cœur pour répondre aux besoins de l’organisme (selon les efforts physiques fournis par exemple).

Le système nerveux interne au cœur

Le système nerveux interne est composé de noeuds au niveau des oreillettes et de faisceaux nerveux qui se divisent en branches dans les ventricules. L’influx nerveux progresse dans ce réseau et permet de coordonner les battements des oreillettes et des ventricules. Le battement des oreillettes déclenche normalement celui des ventricules et il existe une synchronisation entre les battements des oreillettes et ceux des ventricules.

Lorsque les troubles se déclarent dans les oreillettes, on parle de troubles du rythme supraventriculaires.

S’ils apparaissent dans les ventricules, on parle de troubles du rythme ventriculaires.

Si l’anomalie électrique est entre oreillettes et ventricules, on parle de troubles jonctionnels.

Les principaux troubles du rythme sont les suivants.

Les extrasystoles

Le déclenchement électrique de l’extrrasystole a lieu au niveau des oreillettes, de la jonction entre oreillettes et ventricules ou dans les ventricules.

Ce sont des battements du cœur qui surviennent en dehors des battements normaux. C’est le plus courant des troubles du rythme. Ces battements s’accompagnent d’une sensation de palpitations, de choc dans la poitrine ou de pause cardiaque.

Leur survenue est favorisée par la prise d’alcool, l’anxiété, la grossesse, le surpoids, etc.

Des extrasystoles peuvent être présentes dans diverses maladies (hyperthyroïdie, syndrome d’apnée du sommeil, etc.) et lors d’une électrocution.

Elles sont le plus souvent bénignes sauf si le cœur présente une autre anomalie (angine de poitrine par exemple).

La tachycardie

Elle se traduit par une augmentation de la fréquence cardiaque. On parle de tachycardie quand la fréquence cardiaque est au-dessus de 100 battements par minute au repos.

Tachycardie sans anomalie du circuit électrique du cœur

Le cœur accélère son rythme pour s’adapter à certaines situations de vie et maladies : une émotion, une crise d’angoisse et trouble panique, une anémie, une fièvre, une insuffisance cardiaque, une embolie pulmonaire… Son rythme se régularise lorsqu’on traite la cause.

Tachycardie par anomalie du circuit électrique au niveau des oreillettes

C’est le flutter auriculaire souvent associé à une fibrillation auriculaire.

La fibrillation auriculaire résulte d’une désorganisation des contractions au sein des deux oreillettes qui deviennent alors inefficaces. La fibrillation atriale est le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent. Elle concerne 1 % de la population générale, mais plus de 10 % des personnes de plus de 80 ans.

La paralysie des oreillettes est associée à un rythme irrégulier et souvent rapide des ventricules. La fibrillation atriale survient par crise, souvent la nuit, et est perçue comme une accélération brutale et irrégulière du rythme cardiaque. La fin de la crise est progressive.

Tachycardie par anomalies du circuit électrique entre la jonction entre oreillettes et ventricules

C’est la maladie de Bouveret. Elle se manifeste par des épisodes de palpitations cardiaques. Ces épisodes surviennent en général, chez les adolescents ou sujets jeunes, le plus souvent à la suite d’une émotion.  Ils durent quelques minutes et cèdent brutalement, mais peuvent se répéter. La maladie de Bouveret n’a pas de caractère de gravité.

Tachycardie par anomalie du circuit électrique au niveau des ventricules

Les ventricules peuvent se comporter de façon autonome. Ainsi, ils n’obéissent plus à la commande des oreillettes : il en résulte une tachycardie ventriculaire ou une fibrillation ventriculaire qui entraîne une défaillance du cœur se traduisant par une syncope, un état de choc ou un arrêt cardiaque.

Ce trouble du rythme survient en général sur une anomalie du muscle cardiaque et le plus souvent après un infarctus du myocarde.

La prise en charge est d’une extrême urgence.

Tachycardie ventriculaire catécholergique génétique

Cette tachycardie ventriculaire induite par les catécholamines libérées par l’organisme dans certaines situations est héréditaire (par mutation d’un gène) rare mais grave. Elle se manifeste par une syncope avec perte de connaissance, voire une mort subite. Les premiers symptômes surviennent généralement tôt dans l’enfance et sont déclenchés par l’exercice, le stress ou les émotions. Un traitement efficace existe.

La bradycardie

C’est une anomalie électrique qui entraîne une diminution de la fréquence cardiaque. On parle de bradycardie quand la fréquence cardiaque descend au-dessous de 60 battements par minute.
La bradycardie du sportif entraîné est bien tolérée et normale.
Le ralentissement permanent ou passager du cœur dû à une anomalie électrique du cœur et se traduisant par un essoufflement, une fatigue, des malaises avec brèves pertes de connaissance nécessite un bilan et un traitement.

 

*Ce contenu est rédigé par :

  • le docteur Laurence Rinuy, médecin-conseil à l’Assurance Maladie,
  • le docteur Myriam Boivin, médecin-conseil à l’Assurance Maladie,
  • et le docteur Jean-François Laurent, pharmacien-conseil à l’Assurance Maladie.

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